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Humeur variable
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Humeur variable
27 juin 2008

Symphonies pathétiques?

Pas de travail aujourd’hui. Tout les prétextes sont bons : trop bu hier, j’ai des allergies et mon pas-de-nez coule, il fait trop chaud et puis basta !

0028944296068Tout ça pour dire que j’en profite pour terminer l’écoute d’un coffret de 12 cds (il m’en restait deux à écouter) des enregistrements des dix symphonies de Gustav Mahler, par le Royal Concertgebouw Orchestra sous la direction de Riccardo Chailly sur étiquette Decca. Si vous aimez Mahler et la musique symphonique il faut vous procurer ce coffret de 12 cds à un prix ridicule (environ 20$).

Pour ma part il est vrai que j’ai des réticences face à la forme symphonique. Il faut dire que j’écoute généralement mes cds en faisant autre chose (lecture, écriture, bouffe) et sur un lecteur de cd portatif branché sur deux petits haut-parleurs, donc la pire manière d’écouter une symphonie.

Les symphonies de Mahler demande, plus que Haydn, Mozart, Beethoven, une écoute attentive avec le son en direct dans les oreilles pour bien capter les sons bas. En fait Mahler raconte une histoire. De tous les symphonistes c’est peut-être le plus littéraire. On écoute une symphonie de Mahler comme on lit un roman. Il ne fait pas de la musique pour « faire beau », mais pour dire quelque chose, pour donner une impression. Depuis Beethoven, mis à part Bruckner qui a ouvert la voie à Mahler (ce dernier avait suivi ces conférences avec intérêt), peu s’était risqué dans la voie symphonique. Mahler, sous l’influence de Richard Wagner, en a révolutionné la forme, et a ainsi permis le venu de compositeur de symphonies comme Shostakovich, Szymanowski, Gorecki et même Benjamin Britten.

En l’écoutant on sent que l’Europe, et plus particulièrement l’empire Austro-Hongrois s’engage sur un chemin difficile. On sent venir la Grande Guerre et tous les bouleversements du XXième siècle, on sent les pogroms qui ont lieu en Russie, on sent la machine prendre la relève sur l’humain.

On est sur le même registre que Freud, ou des écrivains comme Thomas Mann, Hermann Broch, Robert Musil et Hermann Hess, ainsi que des peintres comme Gustav Klimt. Il y a malaise dans la civilisation et la musique de Mahler en rend compte. Après Mahler, et avec l’arrivée du XXième siècle, quelle musique sera possible ? On de ne peut que tendre vers la musique sérielle, atonale de la seconde école de Vienne (Schoenberg, Alban Berg, Anton Webern) ou la musique minimaliste (Philip Glass, Arvo Pärt), ou alors opéré un retour vers les formes  dites « classiques ».

Chose certaine je devrai revenir, de temps à autre, aux symphonies de Mahler pour les écouter d’une façon plus attentive car ce n’est certainement pas un « musique de fond ».

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Commentaires
D
Votre critique des symphonies de Malher s'avère fort juste. Et je la verrais bien dans la rubrique "musique" d'écouter lire penser (www.ecouterlirepenser.com). Si malher raconte une histoire, Bruckner laisse entrevoir la mort dans toute son inéluctabilité. Les deux se complètent... Bye!
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