Dépression
Je suis dans une passe dépressive. Allez savoir pourquoi, rien ne va mal dans ma vie. Certes elle n’est pas hyper stimulante, mais c’est normal, je ne suis pas très stimulé, ni très stimulant. Mais voilà, je suis mal dans ma peau. Rien de nouveau, d’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours été mal dans ma peau. Enfant j’avais peur de tout, et je considérais avec suspicion tout ce qui était extérieur à ma maison, ce qui fait que j’évitais de sortir de mon cocon familial le plus souvent possible. Comme j’avais une mère un peu trop protectrice cela n’était pas trop difficile de rester terrer chez moi. Je ne me suis guère amélioré en vieillissant et j’ai encore tendance à me terrer chez moi, j’ai changé les jupes de ma mère contre celles de ma femme. Heureusement ma femme est un peu moins protectrice que ma mère ce qui m’a permis d’évoluer un peu, non sans difficulté.
Mais pourquoi suis-je dépressif ? Généralement on accuse la dynamique familiale, mais dans mon cas je ne vois pas. Mon père n’était pas un père-violent-alcoolique-abuseur mais un type normal, plutôt doux, calme, qui voulait qu’on lui foute la paix, ce qui ne l’empêchait pas d’être aimant et peu présent comme tout les pères de cette époque. Ma mère était une mère canadienne-française plutôt standard pas plus castratrice et contrôlante qu’une autre. Pas de problèmes avec mes sœurs, bref rien à signaler côté famille. Si j’ai subi un traumatisme dans l’enfance il doit être foutrement enterré dans mon inconscient car je n’en ai aucun souvenir.
Alors pourquoi suis-je dépressif ? Mon cerveau ne sécrèterait pas assez d’un truc quelconque se terminant en « ine » ? Mais alors pourquoi les médicaments que je prends depuis plus de quinze ans ne me font-ils guère d’effets ?
Alors je médite, je bouffe mes pilules et, trop souvent, je bois pour oublier que je me sens mal dans ma peau. Je bois, ou alors j’écoute des séries télévisées débiles pour que mon cerveau soit occupé à quelque chose mais sans trop le fatiguer.
Je n’écris pas souvent dites vous ? Si c’est pour rabâcher toujours les mêmes frustrations, les mêmes questions irrésolues, les mêmes lamentations, il me semble que de ne pas écrive souvent n’est pas un mal.
Comme disait l’autre : Si tu n’as rien à dire…tais-toi.