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Humeur variable

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Humeur variable
8 juin 2010

Dépression

Je suis dans une passe dépressive. Allez savoir pourquoi, rien ne va mal dans ma vie. Certes elle n’est pas hyper stimulante, mais c’est normal, je ne suis pas très stimulé, ni très stimulant. Mais voilà, je suis mal dans ma peau. Rien de nouveau, d’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours été mal dans ma peau. Enfant j’avais peur de tout, et je considérais avec suspicion tout ce qui était extérieur à ma maison, ce qui fait que j’évitais de sortir de mon cocon familial le plus souvent possible. Comme j’avais une mère un peu trop protectrice cela n’était pas trop difficile de rester terrer chez moi. Je ne me suis guère amélioré en vieillissant et j’ai encore tendance à me terrer chez moi, j’ai changé les jupes de ma mère contre celles de ma femme. Heureusement ma femme est un peu moins protectrice que ma mère ce qui m’a permis d’évoluer un peu, non sans difficulté.

lepsyMais pourquoi suis-je dépressif ? Généralement on accuse la dynamique familiale, mais dans mon cas je ne vois pas. Mon père n’était pas un père-violent-alcoolique-abuseur mais un type normal, plutôt doux, calme, qui voulait qu’on lui foute la paix, ce qui ne l’empêchait pas d’être aimant et peu présent comme tout les pères de cette époque. Ma mère était une mère canadienne-française plutôt standard pas plus castratrice et contrôlante qu’une autre. Pas de problèmes avec mes sœurs, bref rien à signaler côté famille. Si j’ai subi un traumatisme dans l’enfance il doit être foutrement enterré dans mon inconscient car je n’en ai aucun souvenir.

Alors pourquoi suis-je dépressif ? Mon cerveau ne sécrèterait pas assez d’un truc quelconque se terminant en « ine » ? Mais alors pourquoi les médicaments que je prends depuis plus de quinze ans ne me font-ils guère d’effets ?

Alors je médite, je bouffe mes pilules et, trop souvent, je bois pour oublier que je me sens mal dans ma peau. Je bois, ou alors j’écoute des séries télévisées débiles pour que mon cerveau soit occupé à quelque chose mais sans trop le fatiguer.

Je n’écris pas souvent dites vous ? Si c’est pour rabâcher toujours les mêmes frustrations, les mêmes questions irrésolues, les mêmes lamentations, il me semble que de ne pas écrive souvent n’est pas un mal.

Comme disait l’autre : Si tu n’as rien à dire…tais-toi.

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13 avril 2010

Des hommes de paroles

chartrand_1966Après le départ de Pierre Falardeau, emporté cet été par un cancer, c'est maintenant le tour de Michel Chartrand de succomber à un cancer. Âgé de 93 ans on pourra dire que le bouillant syndicaliste a laissé la mort niaiser longtemps à sa porte avant de la suivre.

Est-ce la fin de nos grandes gueules? Qui, maintenant, osera dire haut et fort ce que le "vrai monde" pense tout bas? Nous n'avons plus de polémistes comme Falardeau, Bourgault, Chartrand, mais des démagogues comme Richard Martineau, des technocrates comme Joseph Facal, des politiciens ternes et à l'honnêteté mitigé comme vous savez qui, est-ce que c'est tout ce que nous méritons?

Salutations monsieur Chartrand, je crois que bientôt, même les anges et les saints auront leurs cartes du syndicat!

8 avril 2010

42- Certain sont déçus de leur vie car ils ont

42- Certain sont déçus de leur vie car ils ont l’impression de ne pas avoir “donné tout leur potentiel”. Pas moi. En fait je crois, pour ma part, avoir donné mon plein potentiel. Et c’est plutôt pour cela que je suis déçu de ma vie.

43- Toujours, et très tôt dans ma vie, cette impression d’être un imposteur. Imposteur dans ma vie professionnel, imposteur comme figure « d’intellectuel », imposteur comme amoureux, imposteur comme père. C’est bizarre de se sentir imposteur dans sa propre vie.

5 avril 2010

NON FUI. FUI. NON SUM. NON CURO.

Trente-quatre ans. C’est l’âge de mon neveu. C’est l’âge qu’il aura toujours puisqu’il est décédé récemment. Trente-quatre ans, un enfant de six ans, la vie devant soi. La mort l’a pris alors qu’elle m’a dédaigné, même après plusieurs cancers et que j’ai dans la cinquantaine, de même qu’elle dédaigne sa grand-mère qui dépasse les quatre-vingt-dix ans en restant solide comme un chêne.

Injuste direz-vous ? "Pas rapport" comme disent les ados. La justice est un concept, créé par l’homme, afin, souvent, de justifier une vengeance ou camoufler un rapport de pouvoir, la mort n'est pas un concept mais une réalité.

La mort n’est pas ce squelette vêtu d’un suaire et armé d’une faux que l’on voit sur des gravures depuis le moyen-âge. La mort n'est pas quelqu'un, la mort n'est pas quelque chose non plus. La mort est simplement un état, la mort est l’absence de la vie .Pour une raison ou l'autre la mécanique de notre corps fait défaut et s'arrête. Ce peut être par accident, ce peut être par usure, ce peut être à cause d'une mauvaise utilisation, d'un mauvais entretien, les causes sont multiples l'effet est le même: on meurt.

On meurt, on est mort, on n'est plus là. Ne cherchez pas, on est pas "ailleurs", nos cellules se transforment en autre chose, nous sommes éminemment biodégradable. Et l'esprit? Là encore, pas une chose mais un effet. La voix dans la radio de votre automobile n'est pas, non plus, une "chose en soi", mais l'effet de causes complexes (les ondes, l'electricité, etc), et ce que dit cette voix l'effet d'autres causes aussi complexes (la culture, la psychologie, la politique, l'économie,etc). C'est un peu la même chose pour l'"esprit". Et l'esprit, comme la voix dans la radio de votre voiture, disparaît lorsque le courant n'arrive plus.

Désolé. Mais après c'est le néant, après il n'y a rien. Avant la naissance vous n'étiez pas, après la mort vous n'êtes plus. Pas de "grand mystère". La vie, la mort. That's it, that's all.

Dans un de ses romans, La fête à Venise, Philippe Sollers cite une inscription en latin qui se trouve sur certains sarcophages du Ier siècle de notre ère. Vous pouvez y lire les lettres suivantes : NF.F.NS.NC. Décryptage : Non fui. Fui. Non sum. Non curo. En français cela donne : Je n’ai pas été. J’ai été. Je ne suis pas. Je ne m’en soucie pas. Ce qui frappe dans cette inscription, c’est cela : Non sum , avec la désinvolture qui insiste sur le fait de n’en avoir rien à foutre, de ne plus être. J'en ai fait mon mantra pendant la période de mes traitements de radiothérapie et de chimiothérapie. Est-ce efficace? Pas certain. N'avoir rien à foutre de ne plus être n'est pas facile à atteindre avant la mort, mais est automatique une fois mort.

Et nous sommes tous concerné, ne manque que la date et l'heure. Le reste est question de hasard, d'usure, d'entretien.

Tout ça pour dire que mon neveu est décédé. La vie ne le concerne plus. Elle nous concerne nous, elle sera ce que nous en ferons. Son souvenir demeurera le temps que nous l'entretiendrons, et sera ce que nous voudrons qu'il soit, et il ira en s'amenuisant car nous vieillirons, disparaîtrons, et ceux qui nous suivent vieillirons et disparaîtrons aussi. C'est triste? Cela dépend, c'est triste si nous voulons que ce le soit. Comme me le disait un médecin: il y a les faits bruts (l'information) et il y a l'émotion (la peine, la joie, la colère), et entre les deux il y a le traitement que l'on fait de cette information, c'est cela qui amène telle ou telle émotion, et c'est là-dessus, surtout, que l'on a un certain pouvoir.

Le reste...la vie, la mort, that's it, that's all. Non fui. Fui. Non sum. Non curo...

2 février 2010

Cent choses sur moi....

41) Je me sens un peu comme le fantôme de l'opéra.

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2 février 2010

L'instant présent ou le vide

Pas d'idée.

Pas tellement d'activité.

Zéro ambition.

Une vision de l'avenir qui ne dépasse guère les quinze prochaines minutes.

Une grande facilité à ne rien faire.

La faculté de perdre mon temps plusieurs jours d'affilés.

On peut appeller ça vivre l'instant présent.

On peut aussi appeller ça le vide intersidéral.

25 janvier 2010

L'âne de Buridan

aneVous connaissez peut-être l’histoire de l’âne de Buridan, cet animal que l’on retrouva mort de faim et de soif entre son picotin d’avoine et son seau d’eau car il n’arrivait pas à choisir entre les deux ? Eh bien je suis son héritier.

Oh ! N’ayez crainte, mon cas est moins grave, je ne mourrai ni de faim ni de soif, mais ma vie est tout de même perturbée par l’indécision. Dès ma jeunesse, hésitant entre un jeu ou un autre, je finissais par ne rien faire de ma journée.

Au cegep, dès que je commençais un travail sur un sujet qui m’intéressait, en philosophie, politique, histoire ou autre, mon intérêt se déplaçait sur un autre sujet. Il en était de même à l’université où je voyageais entre les départements de philosophie et d’histoire, quand ce n’était pas celui de littérature ou de cinéma, et même de l’université de Montréal à celle du Québec. Évidemment, s’ajoutait à cela le manque de discipline, ou le manque de volonté ou la paresse, choisissez votre terme, qui faisait que je ne faisais jamais mes travaux. Mais une des raisons pour laquelle je ne les faisais jamais est que n’arrivait pas à persévérer dans un sujet.

Dans mes lectures, idem, j’hésitais toujours entre plusieurs livres, étant convaincu que je « devais » lire celui-ci avant tel autre, mais qu’un troisième était aussi fondamental et manquait à ma culture. Bref, je finissais par n’en lire aucun et jetais mon dévolu sur un roman policier qui ne me demandait pas autant de scrupules.

J’ai passé ma vie à me faire des plans de lectures que je n’ai jamais suivi, à me faire des plans de vie que je n’ai pas plus respecté. Encore aujourd’hui, au début de la cinquantaine, je ne suis pas plus avancé. J’hésite toujours entre plusieurs livres que je « dois » absolument lire et je finis par aller me coucher en me disant que je vais y penser pendant la nuit et trouver pour le lendemain celui ou ceux que je vais lire en premier. Ou encore je me dis que lundi (toujours un début de semaine, de mois, d’année, ou un anniversaire), je vais commencer à méditer, faire de l’exercice, enfin bref prendre ma vie en main. Ce qui évidemment n’arrive jamais. On appelle cela aussi de la procrastination (toujours remettre au lendemain ce qu’on pourrait faire aujourd’hui) ou encore de la pensée magique (croire que demain, lundi, bref plus tard, nous allons changer comme par magie).

Je pourrais dire qu’il en va de même pour les femmes, mais là il y a triche car ma femme choisie un peu pour moi et elle est partisane de l’exclusivité, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a aucune possibilité contourner l’obstacle…

Le problème du choix est tellement présent et handicapant chez moi que j’en viens à me demander si la raison pour laquelle je réagis si bien à mes problèmes de santé, la raison pour laquelle j’ai l’air si brave face au cancer, n’est pas que je trouve plus aisé d’être pris en charge par la médecine. Pas besoin de me casser la tête je n’ai qu’à suivre ce que me dicte les médecins, à être tout orienté vers la survie la plus simple.

Je n’ai ainsi pas à avoir honte de ne pas travailler, de ne pas écrire, de ne pas suivre de plan de lecture, ou alors j’ai justement le temps de lire, d’écrire, de ne pas travailler. Tout compte fait je me sens aussi imposteur en cancéreux qu’en conseiller en vin ou en intellectuel de gauche bidon. Pour un peu je me sentirais aussi imposteur en mari, en père, en frère, en ami, et encore plus en amant.

Le choix. Tout est un problème de choix. Vous risquez fort de me retrouver un jour, mort de vieillesse, dans un club vidéo entre deux sections de films, car je ressort des club vidéos, quatre fois sur cinq les mains vides, et je ne vous parlerai pas des bibliothèques, librairies, magasins de linges, etc.

Ma vie je ne l'ai guère chosie, j'ai juste suivi le train. Heureusement j'étais à la traîne de gens biens, car j'ai toujours été chanceux dans ma vie, le ciel est de mon côté, alors je me suis tapé une vie pas trop mal, une vie qui pourrait, qui fais même, des jaloux.

Ce qui n'empêche qu'à tous les soirs que le bon Dieu fait, je m'endors, ou plutôt je ne m'endors pas, en pensant aux livres que je devrais lire, et aux femmes que je n'ai jamais connus et ne connaîtrai jamais, et je m'attend toujours à ce que le lendemain soit différent.

 

 

5 janvier 2010

Méditation

Méditation IMG_2108

Je recommence à méditer. Cela m’avait bien aidé pendant mes traitements de radio et de chimiothérapies, mais j’avais un peu abandonné, par paresse, me disant que j’y reviendrais un jour.

Le temps est venu je crois. Le besoin, en tout cas, s’en fait sentir. Méditer pour essayer de contenir la tourmente qui se fait dans ma tête, me recentrer, combattre cet éparpillement de mon "moi" qui semble se fractionner en un millier d’électrons libres, libres surtouts de m’embêter.

Mais je ne sais pas encore trop comment faire. Comment bien méditer ? Pour le moment j’étudie la question dans des bouquin et, en pratique, j’essai de rester dans la position de méditation (pas celle du lotus, je ne suis pas contorsionniste) trente minutes, en me concentrant le plus possible sur ma respiration. Ne pas essayer de ne penser à rien, car cela est illusoire et impossible,(même pour moi p'tits comiques!) mais laisser les pensées défiler librement, sans les retenir ni s’appesantir dessus. Déjà ça ce n’est pas évident. Rester assis trente minute sans rien faire, en évitant que nos pensées vagabondes à tout va, est plus ardu que je ne l'aurais cru. J'arrive facilement à demeurer des heures dans le lit, ou devant mon écran d'ordinateur, je peux rester assis à lire pendant toute une nuit les doigts dans le nez (façon de parler bien sûr), mais être immobile, les yeux tournés vers l'intérieur pendant trente minutes cela me demande beaucoup de discipline.

De ces trentes minutes j'en passe une dizaine à me questionner sur ce que je vais préparer pour le souper (ce qui n'est pas vraiment le but de la chose), au moins six ou huits en fantasmes divers, deux ou trois à tenter d'oublier mes courbatures, ce qui fait que au total j'arrive à "méditer" environ dix minutes. C'est un début...

On médite pour diverses raisons: réduire ses tensions, son stress, obtenir une plus grande clarté d'esprit et apaisé son désarroi émotionnel, etc. Toutes ces raisons sont tournées vers soi, vers son intérêt à soi. Mais les boudhistes pratique aussi la méditation comme une manière de se tourner vers l' autre, En développant la compassion, l'altruisme, en purifiant sa pensée, en émettant des ondes positives (là je vulgarise énormément jamais un boudhiste ne dirait cela ainsi) le méditant peut ajouter à son bonheur qui est toujours perçu comme ne faisant qu'un avec les bonheur des autres.

Mais bon je ne suis pas boudhiste, même si je trouve énormément d'idées intéressantes dans le boudhisme et le zen, et quand j'essai, comme ce midi, de méditer en pensant aux problèmes d'une amie avec ses enfants (situation qui me rend extrèmement malheureux, mais moins qu'elle bien sûr), à une autre amie qui est mal à l'aise dans sa vie et voudrait bien lui faire prendre un autre tournant, ou encore à cette autre qui se pose des questions sur des décisions cruciales à prendre, je me dis que je suis moins efficace qu'un travailleur social, un conseillier en orientation, ou un psychologue. Du moins j'espère de tout mon coeur que ma compassion, mon altruisme, mes ondes positives pourront leur redonner un peu de bonheur et un léger sourire aux lèvres.

Sans que cela soit, surtout pas, une "résolution" du nouvel an, j'espère persévérer dans cette démarche de méditation car je crois que je pourrais en tirer de grands bénifices à tout point de vue. Voici, en tout cas, l'ébauche d'une nouvelle catégorie sur mon blog qui s'appellera Méditations.

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4 janvier 2010

Pourquoi la vie se lassa de Lhasa?

lhasa_risingPourquoi la vie se lassa de Lhasa? Pourquoi cette jeune femme de 37 ans, dont la carrière de chanteuse allait bon train, qui avait encore plein de chose à dire et à faire ressentir a-t-elle été fauchée par un cancer du sein ? Pourquoi la vie en avait assez d’elle ?

Pourquoi la vie se lassa de Marie Uguay ? Pourquoi cette très jeune femme de 26 ans, dont la poésie illuminait le monde, et qui avait encore tant de mots à nous jeter à la figure comme des diamants finement ciselés a-t-elle été fauchée par un cancer des os ? Pourquoi la vie en avait assez d’elle ?

Pourquoi Nelly Arcand ? Pourquoi tout ces gens, pourquoi tout ces jeunes, qui meurt tous les jours alors qu’ils ont tant de mots à dire, alors qu’ils ont tant de maux à guérir ?

Je voulais revenir à ce blog après sept mois d’absence en faisant un clin d’œil à ma dernière entrée et en l’intitulant Come Bach.Peharia

J’étais parti en vous parlant des morceaux de clavecin bien tempéré de Bach interprété par Angela Hewitt et de mon cancer. Je voulais revenir en vous parlant des Partitas 1,5 et 6 de Bach interprétés par Murray Peharia et des préludes, fugues et choral du même Bach joués par la superbe Edna Stern, et de mon cancer en rémission, pour un moment, pour toujours, je ne sais pas. Vous parler de mes traitements de radio et chimiothérapies, de ma peur de la mort, de mes résolutions de biens, de mieux, vivre, oubliées dès que la forme fut un peu revenu. Du fait que, quoi qu’il arrive, le naturel revient au galop, et que ce naturel n’est pas toujours le meilleur qui puisse nous arriver.edna_stern_bach

Vous parler que je voudrais, avant de mourir, vivre vraiment sans savoir ce que cela veut dire exactement. Que je voudrais laisser libre cours à mes fantaisies, à mes fantasmes, sans pour cela blesser personnes. Que je voudrais lire Proust et Montaigne, faire l’amour avec la vie, méditer, être sage, être fou, mordre dans la vie, mordre dans les corps, durer du dur désir de durer. Séduire parce que j’aime D et j’aime C et j’aime R et j’aimerai sans doute encore d’autres lettres.

Mais voilà, la vie se lassa de Lhasa et je trouve cela injuste. Injuste que moi, qui n’ai rien à dire de spécial, moi qui n’a pas le talent de Lhasa, les mots deMarie , la beauté de Nelly, moi qui me sens inutile, superflus, moi qui a déjà beaucoup duré, je suis encore là alors qu’eux ont quittés.

Évidemment la vie est une conne qui n’a pas de sentiments, la vie n’a pas de plan pré-établi, la vie est un hasard et vous lancez les dés sans savoir quels chiffres en sortiront. La vie est une ordure. Mais la vie est aussi la présence de D et de C et de R, et alors la vie à un beau visage, qui inspire le désir, l’amour, la vie se fait douce, pour un temps la vie m’inspire…en écoutant Lhasa, en lisant Marie et Nelly, en écoutant Bach. Alors je reviens à la vie, je fais mon come Bach, mais je pleure tout de même tous ceux qui partent avant moi.

6 juillet 2009

Cancer bien tempéré

« Sans Bach, la théologie serait dépourvue d'objet, la Création fictive, le néant péremptoire.
S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu. »
Emil Michel Cioran

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En écoutant les pièces du « clavier bien tempéré » jouées avec brio par Angela Hewitt on ne peut qu’acquiescer à cette affirmation. Je ne crois pas en Dieu, en Bach oui. Et cet enregistrement de la grande pianiste est sans doute l’un des plus bel hommage au « Cantor » depuis ceux de Glenn Gould.

Au son de cette divine musique je songe à mon « bilan » médical. Depuis l’an 2000 (vivement que finisse ce millénaire !) j’ai eu un cancer de peau au nez. Assez banal et bénin j’imagine si un médecin (orl ou dermatologue) avait eu la bonne idée de faire un diagnostique exact et non d’errer du côté soit d’une rhinite ou d’un kyste sébacé. Bref, quand la tumeur a atteint la dimension d’une noix de Grenoble il y a enfin un dermatologue qui a eu l’idée de faire une biopsie. Cancer bien sûr.

Au départ on a essayé de me faire de la curiethérapie, c'est-à-dire de me passer seize catétères au travers du pif,   de brancher chacun de ces catétères sur une machine et de m’envoyer des rayons très puissants et très localisés. Contre toute attente le traitement à bien fonctionné et la tumeur à été détruite sans que mon nez ne soit trop abîmé.

Mais entre le moment où on m’a installé ces catétères et le moment où on n’a débuté les traitements il s’est passé plusieurs jours, et j’imagine que les cellules cancéreuses se sont allègrement promenées dans le sang car quelques temps après mes ganglions du cou ont été affectés.

Première opération du côté gauche du cou, on m’enlève cinq ganglions, aucun n’était cancéreux.

Deux mois plus tard, encore une bosse dans le cou. Seconde opération du côté gauche du cou. On m’enlève un ganglion. Mais celui-ci était effectivement atteint par des cellules cancéreuses, mais la gaine du ganglion était intacte. Pour plus de sûreté on me donne six semaines de traitements de radiothérapie.

Pause de deux ans et demi. Encore une anormalité au nez. Rien de trop alarmant semble t-il au départ. Puis on fini par s’inquiéter, donc test, biopsie, ben oui le putain de cancer est revenu (en fait j’imagine qu’il a toujours été là tapi dans l’ombre) attaquer mon nez par l’intérieur.

Comme j’ai déjà été traité, et qu’on ne peut (en principe) traiter deux fois la même zone, pas le choix il faut opérer et m’enlever ce cancer…et le nez par la même occasion.

L’opération se passe bien, mes palies guérissent, j’apprends à me passer de nez, après tout quelle importance a cet organe ?

Presque six années passent…Apparitions d’une bosse dans le cou, côté gauche toujours. Rien d’inquiétant d’après les médecins qui me suivent. Elle reste là. Rien d’inquiétant encore. Un an plus tard, mon orl commence à s’inquiéter. Biopsie, pour voir…Ben oui, encore des cellules cancéreuses. Pas le choix, opération.

On m’enlèvent trois ganglions (coudon on en a combien dans le cou ? Et ils servent à quoi puisqu’on m’en a déjà enlevé neuf ?), deux n’avaient rien, le troisième avait des cellules cancéreuses et elles débordaient la gaine du ganglion, donc inquiétudes pour l’avenir et des traitements de radiothérapies seraient préférables pour éviter le retour d’un autre ganglion cancéreux, car dans ce cas on ne pourrait plus m’opérer ( ?).

Mais comme la zone a déjà été traitée il y a des risques (10%, c’est peu…c’est beaucoup quand on n’a pas de chance) de complications. De quels genre ? Nécrose des tissus (comme une gangrène) ou des os, ce qui implique des interventions…et des bouts qui partent.

Ah ! Bach ! Inventif, mélodieux, solennel, divin…Trop peut-être ? Il fait quand même un peu pompeux…Pour cela sans doute que je préfère Mozart, Haydn, ou Beethoven.

Promis je ne vous parlerez plus de ma santé (je n’ai même pas abordé le volet dépression), mais là je crois qu’il était important pour moi de numéroter mes abatis.

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