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Humeur variable
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Humeur variable
5 avril 2008

Je dépense à tout va...

Je critique souvent la société de surconsommation où la course au profit entraîne le déchaînement d’un capitalisme sauvage qui creuse la tombe de l’humanité. Mais cela ne m’empêche pas de faire partie du troupeau des consommateurs compulsifs. Comme le dit souvent ma femme, ironiquement : « Le bonheur est dans la consommation ». La seule excuse que je me trouve est que je surconsomme des produits culturels, particulièrement des cd et des livres. Certes cela fais plus chic, mais ça demeure de la consommation.

Dès que je suis nerveux, dès que je suis déprimé, bref à tous les jours où je travaille je me dois de compenser en achetant un livre, un cd, une revue…Parfois j’arrive à « tromper » cette boulimie de consommation en allant plutôt dans une bibliothèque publique…

Mes dernières dépenses compulsives, que je ne regrettes pas un seul instant, sont les cds : Maldito Tango de Daniel Melingo et, surtout, F. à Léo un album fait sous la direction du pianiste Roberto Cipelli et qui regroupe des grands noms du jazz italien.

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Débutons par le cd de l’argentin Daniel Melingo, un mélange de dandy et de mauvais garçon des faubourgs de Bueno Aires, dont c’est, semble t-il, le second album. Il fait un tango en argot argentin, un tango de souteneur, de paumé, de « bums » comme nous dirions ici, bref un vari tango.

Je ne sais si vous aimez le tango, moi j’adore. J’ai découvert le tango sur le tard et par le biais du jazz, avec bien sûr les tangos d’Astor Piazzola. Puis je me suis plus intéressé au tango, et à la littérature argentine à cause d’un voyage que j’ai fais récemment en Argentine (cela fais snob, mais c’est le seul voyage que j’ai fais dans ma vie). Je n’ai passé que deux jours à Bueno Aires mais cette ville m’a envoûtée et elle respire le tango. Pour moi le tango est un peu comme le blues, c’est la poésie des sans paroles, des sans grades, des laissés pour compte, le pouls de la rue. Et ce Daniel Melingo joue et chante le tango comme un noir américain, avec ses tripes.

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Le second cd, F. à Léo est un hommage, bien sûr, à Léo Ferré et est déjà en tête de liste pour mon cd de l’année. J’ai découvert Léo Ferré au début des années 70, à l’époque du cegep, et c’était le Léo Ferré anarchiste et gueulard de

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ous sommes des chiens, et de Poètes, vos papiers. Puis, rapidement, j’ai aussi découvert le Ferré romantique, le Ferré poète, l’admirateur de Verlaine, de Villon. Dans cet album initié par un pianiste de jazz italien avec le concours d’autres musiciens, dont le splendide trompettiste Paolo Fresu, et le chanteur Gianmaria Testa, nous redécouvrons la musique et les chansons de Ferré, sinon dans la note, du moins dans l’âme. La voix de Gianmaria Testa sur Avec le temps, ou la trompette de Paolo Fresu sur Vingt ans, valent, à elles seules, le détour. Si vous n’avez pas de frissons en écoutant ce cd…vous n’avez pas grand-chose à faire ici.

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Commentaires
U
Comment ne pas être ému(e) par "Avec le temps"?
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