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Humeur variable
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Humeur variable
10 mars 2008

L'hiver de force

Est-ce la chape de glace et de neige dont l’hiver astreint mes os qui donne tant de poids à ma fatigue ? Ou est-ce simplement le poids des jours et des années ? Toujours est-il que j’ai de plus en plus de difficulté à endurer mon travail, particulièrement son côté relation avec le public. Je resterais chez nous, je resterais couché à rêver. Trop fatigué souvent pour même lire le soir, et encore plus pour écrire. J’espère que le printemps, avec le retour du soleil et des jours plus longs, éveillera mes forces. .. En douterai-je ?

Je viens de terminer la lecture de « L’esprit vagabond » d’André Major. Ce n’est pas un roman mais un journal, ou plutôt des carnets, que cet écrivain québécois a écrits dans les années 1994-1995. J’aime de plus en plus la lecture de ce type d’écris (journal, carnets), plus éclatés, plus spontanés que les œuvres de fictions ou les essais, et qui tiens un peu des deux. Dans ces carnets d’André Major on en apprend sur le travail au quotidien d’un écrivain pendant la rédaction d’un roman, ainsi que sur sa façon de voir la société, la création, la littérature, ses goûts littéraires, etc. Ainsi on se compare et se juge à l’aune d’une autre personne.  esprit

Je regrette de ne pas avoir pris de note pendant la lecture de cet ouvrage, mais j’ai quand même retenu deux passages, dont celui-ci :

« Quand on n’attend plus rien de soi ni du monde et qu’on se contente de survivre à la conscience de ce vide, on est tenté de croire que se tuer n’est plus qu’une affaire de courage ; mais ce n’est pas si simple parce qu’on demeure curieux de ce qui, sait-on jamais, pourrait advenir. »

On n’a toujours un livre que l’on voudrait finir, une musique à écouter, un fantasme qui nous tient…Et puis, étant assuré de mourir un jour, pourquoi montrer tant de presse ?

L’autre passage retenu porte sur le désir (le désir et la mort, les deux grands thèmes quoi !) :

« Guère plus enviable  le sort de celui qui déborde de désirs non partagés et qui jamais n’étanchera sa soif. La stérile rumination du désir à laquelle il se sait condamné, voilà bien un enfer parmi tous ceux qui existent sur cette terre. »

Ce stérile désir, je le rumine à tous les jours, et le soir venu c’est toujours avec une grande frustration que je m’endors en me disant que, décidemment, il n’arrivera rien de nouveau dans ma vie sur ce plan, et que je suis condamné à un impasse dans ma vie sexuelle. Toute ces femmes que je ne connaîtrai jamais, tous ces fantasmes que je ne vivrai pas, étant convaincu que mon âge et ma « laideur » ne m’attirera plus que le désir, bien sage – mais bien sûr c’est au moins cela-, de mon épouse.

Je ne peux que rêver de cette amante fantomatique dont la chair s’embellie sous ma main, et le désir de ses lèvres crissent sous mes dents, avant de m’endormir à ce monde trop vide.

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Commentaires
D
Intéressante, cette lecture d'André Major que tu partages avec les lecteurs. Je me suis permis d'en piquer une pour la placer sur www.ecouterlirepenser.com
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