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Humeur variable
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Humeur variable
13 octobre 2006

Le blues de l'apocalypse...

C’est en écoutant la troisième symphonie op.36, dite « Chants de deuil », de Henryk Gorecki, composée en 1976, que je termine la journée. Juste pour vous dire, la pochette illustrant ce cd de la maison Naxos est la reproduction d’un tableau d’Edvard Munch intitulé « Le cri ».  munch12

Mauvaise journée ? Non, même pas. Journée de travail somme toute assez banale sur fond de pluie d’automne. Alors pourquoi une musique aussi dramatique ? Parce que, la vie.

Parce que la Corée du Nord persiste dans ses essais nucléaires et parle déjà d’éventuelle guerre nucléaire. Parce qu’elle pourrait tout aussi bien aider l’Iran à s’armer de missiles nucléaires elle aussi. Parce que la santé de la planète ne s’améliore pas, les pôles fondent tranquillement comme un glaçon dans un verre de scotch, l’air n’est pas très sain, et l’eau deviendra bientôt un enjeu primordiale et rare pour tous les pays – alors d’ici à ce qu’ils se battent pour elle il n’y a pas long-, deux Torontois déjà sont devenus paralytique après avoir bus du jus de carottes ( !).

Parce que on compte, au Québec, au moins quinze écoles illégales, appartenant à une secte évangélique, qui fonctionnent au nez du gouvernement. Cette secte en a contre les écoles publiques parce que celles-ci font trop d’éducation sexuelle, et enseignent la théorie darwinienne alors que, comme chacun sait, c’est Dieu qui a créé le monde (sic).

Alors, avec tout ça, comment ne pas désespéré ? Comme le dit Paul Chamberland dans son livre « Une politique de la douleur » publié en 2004 chez VLB éditeur :

« Le désespoir des hommes de notre époque, pour qui en mesure l’ampleur, la profondeur – sa « radicalité » proprement nihiliste -, est terrifiant. On se sent acculé à l’irrémédiable. Le proche avenir est lourd d’une menace telle qu’elle semble abolir l’avenir. L’avenir se précipite sur le présent et le ruine. »

Et encore, ça c’est pour le côté actualité. Il y a aussi un côté plus métaphysique de la vie qui se traduit par son absence de sens. Avant la naissance nous n’étions pas, après la mort nous ne sommes plus, et tous ce que nous aurons pu faire se consumera en même temps que nous. Vous me direz que le monde va continuer après moi et je veux bien l’admettre théoriquement, mais moi je n’existerai plus. Néant. Nada. Moi, et vous tous et toutes sommes mortels. Notre vie ? Une pause publicitaire pendant le grand téléroman de l’Univers.

Ça c’est pour le côté métaphysique, il y a aussi le côté esthétique. J’ai vu aujourd’hui des photos de moi prisent pour les unes sur mon lieu de travail, pour les autres pendant une petite fête avec mes collègues de travail. Cela me fait toujours un choc de me voir avec mon petit nez en plastique. Bien sûr les gens ne me font aucun commentaire et la plupart sont tellement habitué qu’ils ne le remarquent sans doute même plus. Moi non plus je n’y pense plus toujours…Mais quand je me vois en photo je ne peux m’empêcher de me trouver laid, pour ne pas dire un peu…monstrueux.

Est-ce toutes ces raisons qui me font écouter la troisième symphonie de Gorecki en ce début de vendredi 13 ? Peut-être. Mais en fait la vrai raison est que je trouve cette musique splendide et que je défi quiconque de demeurer de glace en écoutant la voix de la soprano Zofia Kilanowicz quand elle entame le troisième mouvement cantabile semplice.

…le chant du désir

Pour accepter de rempiler jour après jour dans la vie il faut la beauté de la musique, de la poésie et l’attrait, la fascination même, que peuvent exercer sur moi les femmes. L’amour ? Oui sans doute, mais aussi et surtout un sentiment moins noble, moins éthéré, plus strictement animal, qui est l’attirance physique, le désir…Désir qui chante et même qui hurle, mais qui se sent bien déplacé dans le corps d’un homme de cinquante ans au visage un peu…surprenant.

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Commentaires
J
Et toi qui croit que le désir est attirance physique....<br /> <br /> Le désir est bien plus que cela, l'attirance physique n'est qu'une manifestation bien douce du désir.<br /> <br /> Au delà du désir, il y a le désir de désirer ...car honni soit celui qui ne désire pas sur le sol de la Sainte Amérique. <br /> <br /> Gros bisous <br /> <br /> Jeanne
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